Disney machine à rêve$$

La fin de l’année? Voilà le retour de Disney!

A peu près cinq mois que “Star Wars The Last Jedi” est sorti –  film a été assez clivant – pour ma part je l’ai trouvé assez fade et rien ne me faisait réellement kiffer.
Comme tous les ans, on a eu le droit au blockbuster de la période des fêtes. Dans la même veine traditionnelle que le boxing day en premier league. le Suite d’une GROSSE FRANCHISE, le film allait rapporter GROS  aux studios !

Il y a deux ans, l’épisode 7 sortait trente-huit ans après le premier et dix ans après le dernier Star WarsA New Hope”. Bon soyons honnête, ça n’engage que moi, j’ai été extrêmement déçu l’épisode 7 tant attendu. Je suis déçu par le manque d’audace, par le fan service à outrance et surtout le manque de créativité concernant  les personnages ; à mes yeux, on retrouvait exactement les mêmes archétypes que le premier épisode de la Saga : un concept de film miroir qui ne me séduit pas.

Bon la critique acerbe de StarWars est passée, intéressons-nous au sujet principal de cet article, Disney, oui la compagnie que vous connaissez probablement depuis votre plus tendre enfance, parce que c’est certain que vous avez dû au moins tomber sur une de leur prod. Est-ce que son emprise totale sur la plupart des contenus artistiques de la pop culture peut nuire à la qualité de ces contenus ?

Mickey le Businessman.

Mickey m’a vendu du rêve via ses VHS et son parc d’attraction, mais voilà moi j’arrive à ma trentaine ! La trentaine et son lot d’aigreur et de réalisme froid et quand je vois la reine des neiges ou que je vois un énième film Marvel qui sort je ne peux m’empêcher de voir la machine à cash derrière. Disney c’est devenu un « Media Conglomerat » en langue de Shakespeare soit un conglomérat médiatique qui, ces dernières années, s’est donné les moyens de régner dans nos salons quelle que soit la forme (film, dessins animées, jouet et même news). Donc Disney c’est un empire qui peut faire du contenu Marvel, StarWars mais également financer la chaîne Viceland .

Disney c’est une machine à cash dont  l’action coûtait en 2005 24,13$ et qui aujourd’hui vaut 101,3$ mais un eu d’histoire d’abord. Disney réalise sous l’égide de Bob Iger son président, successivement le rachat de Pixar en 2006 connu pour  Toy Story, Le monde de Nemo et autres films d’animation à succès.  Une opération estimée à 7,4 Mds de dollars. En 2009 c’est la compagnie de Comics legendary Marvel qui se fait racheter pour 4 Mds de Dollar.  En 2012 c’est Lucas Films donc là firme détentrice des droits sur l’univers Star Wars qui passe du panier de Disney à ses actifs, pour la modique somme de 4 mds de dollars. Enfin, fin 2017 c’est le cassage de tirelire absolu, Disney achète la légendaire 20 Th Century Fox pour la coquette somme de 52,4 milliards de dollars, en effectuant ce rachat Disney ce garantit de mettre la main basse sur tout le contenu télé proposé par ce studio, Les Simpsons en premier lieu, et toutes les autres séries et films de la maison Century Fox.  Tous ces contenus serviront à alimenter les plateformes de streaming que Disney compte lancer d’ici peu.

Ces différents rachats, et un comité de direction des plus efficaces ont permis à Disney d’avoir des revenus disons confortables rien que pour l’année 2016 c’est : 55 milliards d’euros de chiffre d’affaire et 9 milliards d’euros de résultats net. Pour donner un ordre d’idée, Total, plus grande entreprise Française c’est 128 Mds de chiffre d’affaire en 2016 pour un résultat de 6 Mds net. En gros le board de Disney à planché sur comment dépenser 9 milliards d’euros, ils ont probablement du grassement rétribuer les actionnaires mais également mis de l’argent en réserve afin de financer toutes les opérations de croissance externe.

Les résultats de l’entreprise sont en net croissance depuis 2002, et l’indicateur du ROIC (Retour sur capital investit) est également en croissance ce qui montre que les investissements s’avèrent payant:

Source : https://www.forbes.com/sites/greatspeculations/2017/01/25/why-disney-will-be-the-mouse-that-roars-in-the-stock-market/#3fd492e31c8d

En tout cas financièrement, les opérations de croissances externes opérées par Disney depuis ces dix dernières années portent largement leurs fruits et sont autant de choix stratégiques leur permettant d’asseoir Disney comme un acteur incontournable de la création et diffusion de contenu.

MCU, Money Cash Universe

Ok, Disney fait des très gros sous, mais quid du contenu de ce qu’ils proposent ?

Concernant la partie animation, Disney assure ses arrières eton a ainsi “Frozen” le dessin-animé ayant le mieux marché de l’histoire des “animated movies”, mais dont le contenu artistique est à discuter. Dans ce registre, Disney ne se cache pas et propose du contenu aux enfants pour les faire rêver et chanter et pour que leur parent leurs achètent tous les produits dérivés possibles. Avec Pixar, ils essaient de produire des contenus à plusieurs lectures qui permettent aux petits et aux grands de se retrouver dans des histoires et des personnages originaux.
Le contenu de ces dessins-animés, tout au long des années, ne présente pas de prises de risques particulières, c’est du contenu qui s’adresse directement aux enfants.  En matière de complexité un soin particulier est apporté pour qu’il y en est le moins.

Là où, à mon avis, le bât-blesse, c’est dans ce qui est devenu la vache à lait de Disney : les films de super-héros. On ne les compte plus, on en a de toutes parts et leurs contenus laissent toujours cette amère impression de répondre à un cahier des charges.
Avec les films Marvels on est loin de l’aspect noir et glaçant des films Batman de Nolan ou de l’imagerie mature et originale des Batman de Burton.
Le soucis de plaire au plus grand nombre entraîne des partis pris scénaristiques qui véhiculent des valeurs universelles et universalistes. On retrouve les valeurs de base, mais surtout gnangnan comme le courage, la force de l’amour et la solidarité. Ces valeurs ne sont pas en résonance avec les subtilités proposées avec le matériau de base de ces oeuvres  : les Comics.

On laisse ainsi passer à la trappe tout le contenu mature, qui permet d’adresser des problématiques plus complexes, on ne rentre que très peu dans la psychée des personnages. Ces films sont dans le style “film choral” où chaque personnages peut apporter sa dose d’humour.
La dose d’humour devient le ressort scénaristique principal de ces films, qui se veulent sérieux mais pas trop.

Les films du MCU sont programmés pour encore minimum 2021, il y en aura donc au moins trois par an d’ici là, et ça dure depuis 2008, même si le contenu est très inégal, il faut souligner le tour de force concernant la création d’un univers cohérent à part entière au format cinématographique. Un univers dans lequel se retrouve plusieurs personnages et dont les histoires peuvent s’entremêler comme dans les comics, et dans ce registre ce que fait Marvel et Disney est unique.
Néanmoins, la création de cet univers peut laisser place à une saturation et passer pour un matraquage en série:

Un peu de créativité quand même 

Il reste néanmoins de la place pour de l’originalité où des films, notamment par le biais de la mise à disposition de projets à des réalisateurs/auteurs, qui seraient capables de proposer du contenu hors cahier des charges.
L’un des derniers Marvel en date, succès sans précédent Black Panther, avec Ryan Coogler aux manettes ,prouve qu’avec une personne qui à son propre style,  Marvel peut proposer du contenu différent explosant ainsi le box-office sur un plan international. C’est probablement l’une des voies à suivre pour la firme de  Mickey.

Trailer de Black Panther:

Disney c’est aussi une expansion dans d’autres marchés, notamment en Inde, où ils ont achetés des sociétés qui proposaient des films à succès (UTV Motion Pictures). Ainsi “Dangal”,  film produit par UTV et Disney, fut le plus gros succès au Box Office Indien de 2017 et a eu un succès phénoménal en Chine.“Dangal” c’est un budget de 11 millions de dollar pour un box office chiffré à 333 millions de dollars, dont 200 millions en Chine.  

Trailer de Dangal:

Faire du business, partout dans le monde, stratégie globale qui paie ! Pour le mainstream, Disney continuera à proposer du contenu consensuel et peu original, il reste néanmoins dans cet empire mercantile quelques gisements de création d’oeuvres originales qui espérons le continueront à prospérer. Donc bien que l’empire Disney se rapproche plus de l’empire de Palpatine que des rebelles de la princesse Leia, on peut néanmoins espérer que les quelques membres de cet empire qui ont une âme de rebelle pourront nous faire oublier cet arrière goût très américain de “Business As Usual”

 

 

 

 

 

Escobar

Épicurien, avec une curiosité insatiable. Escobar est un Kameleon qui cherche à en apprendre toujours plus, et à partager un maximum.

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